Accueillir ce qui est, c’est ne pas lutter contre ce que nous vivons, ressentons, traversons, contre ce que la vie nous apporte de bon comme de moins bon, d’agréable comme de désagréable…
La plupart d’entre nous n’ont pas appris à accueillir ce qui est. Nous vivons dans un monde où nous aimerions n’accueillir que des joies, des réussites, des émotions et sentiments agréables, ne jamais souffrir en aucune manière…
Et pourtant, la vie nous amène bien d’autres choses à vivre et à expérimenter, et ce dès notre plus jeune âge. Un “non” en réponse à une question ou à une demande, l’apprentissage de la frustration, de l’attente pour voir ses attentes comblées ou ses besoins satisfaits ; des douleurs et des maladies, le départ ou la mort d’êtres chers,les tourbillons des relations humaines et leur lot de désillusions, de troubles, de déceptions, de douleurs…
Certains peuvent ressentir un grand sentiment d’injustice, se demandant «Pourquoi moi?» lorsqu’ils sont touchés par ces chaos que la vie leur apporte ; «Qu’ai-je fait pour mériter ça?»
Ce qui nous bouscule, ce qui nous blesse, ce qui nous laisse parfois chancelants au bord de notre chemin, c’est souvent que nous vivons en imaginant ce qui devrait être, en le voulant vraiment très fort, en le réclamant comme un dû parfois… On peut parfois être amené à croire que les choses vont se passer comme on voudrait qu’elles se passent, et lorsque ça n’est pas le cas, tout s’effondre…
Lorsque nous commençons à accepter chaque moment juste comme il est, les autres justes comme ils sont, nous-mêmes juste comme nous sommes, alors chaque instant est parfait. Et c’est un grand soulagement.
L’acceptation, ce n’est pas la résignation, la passivité, l’abandon, c’est plutôt permettre aux choses d’être sans les rejeter. Le Dharma bouddhiste enseigne justement de ne rien exclure. Mais la réalité est que nous ne pouvons ou ne voulons pas la supporter.
Peut-être faut-il alors aller regarder du côté de notre positionnement : est-ce que j’accueille et accepte ce qui est ? La pluie tombe alors que je voulais aller me promener. Ai-je le choix ? Un être cher décède. Puis-je y changer quelque chose ? Non, alors pourquoi me tourmenter, me rendre malade souvent, alors que je ne peux rien changer à ce qui est ?
Lorsque je cesse de vouloir que les choses soient différentes de ce qu’elles sont, lorsque j’accepte que tout n’est pas toujours comme je l’avais voulu ou imaginé, alors je peux accueillir ce qui est. Simplement en y étant présent.e.
Accueillir ne signifie pas que l’on est d’accord avec ce qui se passe, mais qu’on cesse de lutter contre. On peut tenter de comprendre pourquoi cela arrive, ce que ça nous amène à voir, à expérimenter, à comprendre… Quelle est la leçon s’il y en a une ?
Accepter ne signifie pas abandonner. Il s’agit plutôt d’accepter tous nos états émotionnels et mentaux, ainsi que nos réactions à leur égard. Nous nous apercevrons que notre acceptation leur permettra de se dissiper. Il faut les inclure au lieu de les exclure, parce que les exclure consomme beaucoup d’énergie, et nous avons tendance à utiliser tant d’énergie en allant à l’encontre de ce qui existe, en rejetant, en niant, en nous crispant. C’est épuisant.
Lorsque l’on ressent une émotion désagréable par exemple, ne nous confondons pas avec cette émotion… On peut ne pas dire « Je souffre » mais plutôt « Je ressens de la souffrance » ou « Il y a là de la souffrance »… En ne jugeant pas l’émotion ressentie, en ne nous jugeant pas de la ressentir, nous lui permettons d’être, simplement présente, sans censure. Quand nous acceptons ces états mentaux et émotionnels, notre cœur s’ouvre et l’amour devient possible. Quand nous acceptons le chagrin, cela libère un espace pour la joie.
Comment cultiver un esprit qui accepte et ne juge pas alors que c’est une habitude conditionnée très ancrée en nous de comparer, de juger et de rejeter ?
C’est à nouveau l’attention. Observer simplement ce qui apparaît, le reconnaître sans concept, sans condamner, sans rejeter, sans blâmer. Être attentif.
L’acceptation est très subtile et inconditionnelle, elle dit oui : oui à la colère, oui à la rage, oui à la haine, sans reproche.
Quand nous abandonnons nos résistances, nous libérons l’énergie nécessaire pour être pleinement vivants et heureux.
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